Le :
19 avril
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Après
Hoshi no Yakata, voici son petit cousin,
Sadistic Boy. Ce dernier réunit tous les clichés du yaoi des années 1990-2000 avec ses hommes très efféminés, ses histoires qui reposent sur presque rien, ses actes sexuels omniprésents, ses viols consentis et ses relations incestueuses banalisées. Si vous n'aimez pas ce genre d'histoire, fuyez ce manga.
Pour le dire très franchement, si aujourd'hui je vous présente
Sadistic Boy, c'est dans l'unique intention de présenter (et de critiquer) son approche du BDSM. Le reste de l'oeuvre est trop consternant pour mériter une lecture en 2018.
Dans cette oeuvre, vous retrouvez la signature BDSM très spéciale de son autrice. On sautille de joie en contemplant son matériel et ses tenues fétichistes dignes d'un donjon SM. La fusion "équipement professionnel + cuir/latex" est tellement rare dans le paysage yaoi français qu'on ne peut qu'applaudir sa présence. En revanche, son traitement des motivations BDSM questionne sérieusement. Cette oeuvre est un fourre-tout sans aucun sens. C'est affligeant. Alors que
Hoshi no Yakata avait réussi à présenter un "BDSM cuir et latex" relativement professionnel, réaliste et sain,
Sadistic Boy s'égare vers des chemins malsains et confus mélangeant échanges improbables de rôle BDSM, sadisme sexuel et dangerosité d'un homme mal dans sa peau. On se retrouve à suivre l'histoire d'un homme qui se débarrasse temporairement de ses pulsions sadiques au travers de la soumission et du masochisme afin de préserver ses compagnons d'école et ses amoureux de son incontrôlable nature sadique. A moins qu'il soit switch, depuis quand un sadique arrive-t-il à jouir à 4 pattes ? Depuis quand le coït est un exutoire de pulsions BDSM ? On peut dire que cette vision du BDSM est très créative mais pas très récréative...
Le plus farfelu dans cette oeuvre est l'absence totale d'une motivation à la polyvalence sado-masochiste chez les personnages, et la résolution d'un sadisme sexuel incontrôlé par la polyvalence SM. On les fait coucher ensemble dans n'importe quelle position, à n'importe quel moment et pour n'importe quelle raison. Au lieu d'éduquer son sadisme, notre homme préfère prendre la place d'un bottom et participer à une folle partouze SM. J'en ai lues des énormes conneries BDSM et LGBT dans les mangas mais, là, ça touche des plafonds... Sans grand étonnement, la partie sur la sexualité de groupe et le polyamour n'est pas meilleure. Elle est assez vide, sans fondement, partant en contre-sens en permanence, et, juste là pour faire de la circonstance sexuelle et affective. Bref, vous l'aurez compris, cette oeuvre est scénarisée de manière à mettre partout du sexe, de l'interchangeabilité et de la pluralité quelle que soit leur véracité.
Sadistic Boy fait malheureusement moins bien que
Hoshi no Yakata. Vous pourrez apprécier son univers fétichiste ainsi que son essence SM émergente, sauvage, imprévisible, agressive et sanglante assez rare dans le paysage yaoi. C'est une lecture particulièrement sexualisée, violente et borderline faite pour exciter et/ou réveiller vos attirances BDSM mais qui manque cruellement de beaucoup trop de choses du SM mature.
Attention ! Ce manga contient des scènes violentes. Il est réservé à un public averti de plus de 18 ans !