Le :
23 octobre
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Avis de la rédaction : ★★★ | |
Libellé "Manga yaoi BDSM",
Twittering Birds Never Fly nous offre des hommes plus adultes qu'à l'accoutumé et aux tendances sado-masochistes plus mentales que physiques...
Twittering Birds Never Fly est une oeuvre assez propre à qui on ne reprochera pas grand chose de grave. Elle a pour elle des thématiques difficiles qui placent l'histoire de l'individu au premier plan. Doucement, vous découvrez le milieu des yakuzas, ses règles ; les traumatismes du passé qui collent à la chair et au coeur de nos deux héros torturés ; vous découvrez aussi un des visages de la sexualité masochiste, exhibitionniste et dépravée d'un homme de pouvoir.
Cette oeuvre sait vous rendre curieux, vous captiver et délicieusement vous frustrer en intercalant au bon moment les réponses tant attendues et les renvois au prochain chapitre. Toutefois, attention. Si vous devez fermer les yeux devant un homme qui jouit d'être maltraité, insulté et humilié, alors fermez cette oeuvre et optez pour une autre car ce manga aborde assez justement une des réalités tout à fait banale de la domination-soumission sexuelle et du sado-masochisme.
Je conclurai sur les motivations masochistes traitées dans cette oeuvre. Malgré ma deuxième lecture, il n'est pas toujours évident de comprendre d'où vient cette préférence sexuelle. Conséquence d'un traumatisme passé ou expression d'une nature profonde, l'autrice n'est pas très claire sur ce point. Ca tangue d'un côté et de l'autre, d'un chapitre à l'autre... Difficile de savoir. En tout cas, c'est suffisamment ambiguë pour que ça me chiffonne un peu. C'est là que je commence à m'inquiéter pour la suite...
La direction que prend le dernier volume est assez inattendue. Que c'est étrange et inhabituel pour un BDSMeur pur jus de se retrouver dans ce type de position... Que c'est étrange de dérouter et de simplifier à ce point la satisfaction sexuelle et émotionnelle d'un masochiste... Cela m'interroge et commence à m'inquiéter.
Sur ce point, on ne sait pas avec certitude où l'autrice veut vraiment en venir parce qu'elle a l'art et la manière de jouer sur l'imprévisibilité et l'ambiguïté... Le manga est en cours d'écriture. Attendons la suite, sa conclusion.
En attendant, j'ai peur. J'ai peur qu'elle nous réserve une conclusion irréaliste, très commerciale et romantique. J'ai peur, qu'en guise de conclusion, elle transforme notre yakuza masochiste en une pauvre victime de son passé qu'il faut remettre sur le droit chemin de la sexualité normalisée et moralisatrice.
Je ne peux pas m'empêcher de garder cette possibilité dans un coin de ma tête. Je ne peux pas m'empêcher de me dire que l'autrice serait vraiment capable de le faire. Chiffonnée, je suis.
Si les choses étaient si simples, réparables, évolutives, ça se saurait depuis fort longtemps. Tout ne devient pas lumineux et inhabituel un jour. Parfois, l'obscur reste à l'obscur. Parfois (souvent), l'amour n'arrange rien. Pour une fois, je rêve de lire une fin triste ; une séparation. J'aimerais lire l'avenir d'un homme qui continue à suivre son histoire, sa nature qui le guident depuis toujours... Oui, j'aimerais lire le passé, l'habitude qui emportent tout ; et le changement, et les bons sentiments, qui ne détournent de rien.
*c'était la pensée optimiste du jour. haha. Imaginez ce que ça doit être les mauvais jours. 🎔*
En bref, que dire sur cette oeuvre ? Elle est à commencer, à recommander, même si je ne sais pas encore comment elle finira...